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GANGA   "THE MOTHER"

Varanasi is older than history, older than tradition, older even than legend, and looks twice as old as all of them put together.

                 Mark Twain

 

Varanasi est plus vieux que l'histoire, plus vieux que la tradition, plus vieux même que la légende, et semble deux fois plus vieux que tous rassemblés.

Le mythe.

 

Bénarès ou Varanasi est une ville sacrée. Le Gange qui symbolise les cheveux de Shiva a une fonction purificatrice. Se faire incinérer à Bénares c'est aussi rompre le cycle des réincarnations et accéder au Nirvana. La frénésie religieuse a encore plus sa place ici qu'ailleurs en Inde.

Bénarès est auréolée d'une aura mystique. Il y a une "énergie" dans cette ville.

Ses palais décatis, comme reflets d'une splendeur d'antan, la lumière brumeuse du petit matin semble isoler la ville.

Le spectacle le long des ghats, ses escaliers qui longent le Gange sur près de 11 km. On y vient pour prier, se laver (se purifier), se raser (les femmes pèlerins font don de leurs cheveux au fleuve), jouer au cricket, laver son linge, faire l'aumône aux sadhus, pratiquer le yoga, faire sécher des bouses de vaches... ou regarder tout simplement.

On y entend de la musique hindi, le bruit des conques et des cloches agitées lors des prières.

Crémations.

 

Plus de 350 crémations, 24h sur 24 !

 

Accompagné de musiciens et des hommes de la famille, un cadavre est apporté près du ghat Harishchandra, le deuxième ghat crématoire de Bénarès. Les crémations se font en plein air devant les badauds : touristes affolés et indiens désoeuvrés. La famille du mort est grave mais ne montre pas son chagrin. L'événement est très lent, sans rituel, sans mise en scène de la mort, sans prêtre. Et le cadavre semble parfois très seul.

Enveloppé de tissus et papiers dorés, recouvert de colliers de fleurs, le cadavre est plongé dans l'eau purificatrice du Gange, puis déposé sur le bûcher.

Le spectacle devient alors comme surréaliste.

L'odeur, un mélange de plantes odorifères, de charbon de bois et de chairs brûlées  .

Des visions sidérantes : des enfants lavent énergiquement du linge, la poussière de cendre se déposant sur les vêtements qui sèchent. Une brochette d'hommes regarde nonchalamment les bûchers en se brossant les dents. Les vaches viennent manger les fleurs tombées du bûcher en flamme.

Hors du dédale de ruelles, il n'est pas rare de croiser des voitures ornant une dépouille emballée sur la galerie du toit.

Des mouroirs jouxtent le Gange, les familles attendent le décès de leur proche.

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