Procédé Positif inventé par l'astronome anglais John Frederick William Herschel (1792-1871)

Le Cyanotype est un procédé de tirage positif. Une feuille de papier ordinaire est badigeonnée d'un mélange de citrate de fer ammoniacal et de ferricyanure de potassium. La feuille est séchée dans l'obscurité avant d'être exposée par contact sous un négatif à la lumière du jour. La lumière transforme le sel ferrique en sel ferreux, le ferricyanure est également transformé en ferrocyanure et précipite avec le sel ferrique pour former une image bleue. Le temps de pose est assez long, l'exposition demandant plusieurs minutes.

Après l'exposition l'image est visible, elle est lavée sous l'eau courante qui dissout les sels non impressionnés par la lumière, un simple lavage de quelques minutes faisant office de développement et de fixage.

 

 

Chimie et recettes

Le principal intérêt du cyanotype est son faible cout (moins de 5 euros pour 200ml de solution soit du sensibilisateur pour 8 m2!) et sa grande simplicité de réalisation.

 ATTENTION! NE PAS MELANGER LE FERRICYANURE DE POTASSIUM AVEC UN ACIDE FORT ET NE PAS LE CHAUFFER FORTEMENT: IL Y A RISQUE DE PRODUCTION DE CYANURE.

Solution A

o    20g de Citrate de Fer Ammoniacal Vert

o    100 ml d'eau

o    1ml de Formol 30% (pour prévenir la formation de moisissures si conservation de la solution)

Solution B

o    8 g Ferricyanure de potassium

o    100ml d'eau

 

Les solutions ainsi formées sont relativement stables dans le temps mais doivent être conservés dans des flacons de vert brun, à l'abri de la lumière.

Avant sensibilisation, les deux solutions doivent être mélangées à part égale. Deux millilitres du mélange suffise en général pour couvrir un 24x30. L'étalement de la solution peut se faire soit au pinceau, soit au tube de verre, soit au rouleau. Le séchage de l'émulsion se fait soit à l'air ambiant au noir, soit au sèche-cheveux en position "froide" en lumière atténuée.

Le papier prépare peut se conserver quelques jours au noir et au sec, mais il est préférable de l'utiliser le plus rapidement possible afin de conserver une gamme de bleu.

Le contraste peut être augmenté par l'adjonction de quelques gouttes de bichromate de potassium.

 

 

Négatif et insolation

Le négatif idéal doit avoir une étendue de densité très élevée (Dmax-min entre 1,65 et 1,8 selon les auteurs). Néanmoins, n'importe quel négatif peut être utilisé, au risque de ne pas produire la gamme de bleu maximale. Par ailleurs, le cyanotype peut avantageusement être utilisé pour la production de photogramme.

Pour ma part, j’utilise une imprimante jet d’encre avec laquelle j’imprime sur feuille transparente. L’image aura été inversée numériquement au préalable. A défaut, un photocopieur laser fait très l’affaire ! Vous pouvez ainsi, tirer un négatif de la grandeur d’une page A4.

Le papier cyanotype est peu sensible, l'insolation sera donc assez longue. Il faut compte 15 minutes sous un tube UV de 18 W. Faite attention à vos yeux… La lumière bleue n’est pas bien tolérée et est nocive !

L'apparition de l'image doit être surveillée dans le châssis presse. Elle doit être largement surexposée, avec un effet de solarisation dans les bleus profonds en fin d'exposition, la densité et le contraste s'atténuant au lavage.

 

 

Traitement post-insolation

La révélation se fait en 3 à 5 minutes, simplement l'eau courante, voire acidulée (acide acétique ou citrique) pour l'eau de lavage finale.

Le cyanotype prendra sa coloration finale en s'oxydant à l'air. Cette oxydation peut s'accélérer en trempant l'image dans une solution a 10% d'eau oxygénée 10 volumes (10ml pour 100ml d'eau) puis rincée et séchée.

Il est possible de virer le cyanotype à l'acide tannique afin d'obtenir une tonalite brune. (Du thé refroidi)

La conservation des cyanotype doit se faire sans contact avec des substances alcalines (attention notamment aux passe-partout avec réserve alcaline).